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Caen peut-il vraiment croire à la remontée en Ligue 1 cette saison ?

A deux matchs de la trêve internationale, c’est l’heure du premier bilan pour le Stade Malherbe de Caen. Septièmes de Ligue 2, à trois points du podium, les Normands sont encore en course. Mais au regard de la concurrence et des faiblesses entraperçues depuis 13 rencontres, les hommes de Stéphane Moulin sont-ils vraiment armés pour remonter cette saison ?

 

Jamais dans son histoire moderne le Stade Malherbe de Caen n’est resté aussi longtemps en Ligue 2. Fin juillet dernier lors de la reprise du championnat, Caen entamait sa quatrième saison consécutive dans l’antichambre de l’élite du football français ce qui n’était plus arrivé depuis les sept exercices de rang entre 1997 et 2004. Pour les « Rouge et Bleu », chaque saison est disputée dans l’unique objectif de remonter en Ligue 1. En revanche, les trois derniers exercices n’ont pas vraiment permis d’entretenir cet espoir. Les Normands ont terminé au mieux 7e la saison passée tandis que la saison 2020-2021 s’est conclue par une dangereuse 17e place et une 13e position en 2019-2020.

 

L’accession en Ligue 1 plus difficile que jamais

 

À l’issue de cette saison, seules les deux premières équipes du championnat accéderont directement à la Ligue 1. Une conséquence directe de la réduction de la Ligue 1 à 18 formations à l’horizon 2023 et qui complexifie encore plus la montée dans l’élite pour les pensionnaires de Ligue 2. Jusqu’au précédent exercice, des play-offs étaient organisés et le 3e, 4e et 5e de Ligue 2 pouvait espérer monter dans l’échelon supérieur.

 

C’est d’ailleurs grâce à cette formule que l’AJ Auxerre a décroché sa montée en Ligue 1 après sa victoire contre Saint-Etienne. Les play-offs devraient de nouveau être instaurés en 2023-2024 mais d’ici là, monter en Ligue 1 relève quasiment de l’exploit comme l’expliquait le président Caennais Olivier Pickeu dans les colonnes de Foot-Normand : « Avec seulement deux places pour 20 équipes, c’est 20 à 22 victoires minimum qu’il va falloir pour monter. Aujourd’hui, le club qui peut taper du poing sur la table et annoncer qu’il va monter, je lui dis chapeau. » À noter que la saison dernière, Caen n’a remporté « que » 13 matchs en championnat…

 

Une Ligue 2 ultra compétitive

 

Si Caen est un prétendant sérieux à la montée en Ligue 1, il n’est pas le seul. Jamais la Ligue 2 n’a semblé aussi compétitive. Déjà la saison dernière, à l’exception du TFC qui a réalisé un exercice exceptionnel, la densité du haut de tableau était quasiment inédite. En 2022-2023, les formations semblent partir sur les mêmes bases et Caen a déjà laissé filer des points précieux après un début de championnat inconstant (6v, 3n, 4d).

 

Cette saison, au moins dix équipes peuvent accrocher les deux premières places du championnat et ainsi monter en première division. Des clubs comme Sochaux, Le Havre, Amiens (pour ne citer qu’eux) sont dans une situation comparable à celle de Caen. Ils ont désormais une solide expérience du championnat et préparent leur remontée depuis plusieurs saisons. À ces formations il faut bien évidemment ajouter les relégués. Si le début de saison messin (12e) et stéphanois (18e) est décevant, Bordeaux occupe la tête du championnat avec 6 points d’avance sur Caen (7e).

 

Un déséquilibre financier avec les relégués de L1

 

Avec la descente de Bordeaux, Metz et Saint-Etienne, le football français a vu trois de ses clubs historiques sombrer en 2021-2022. Assurément, l’ambition de ces écuries est de retrouver l’élite le plus tôt possible. Avec l’arrivée du fonds d’investissement CVC comme actionnaire de la nouvelle filiale commerciale de la LFP, les clubs de Ligue 2 vont toucher 3 millions d’euros en deux versements sur deux ans, là où les Verts, les Grenats et les Girondins toucheront 16.5 millions d’euros. Une compensation financière qui contribue largement à augmenter ses chances de remonter en Ligue 1 et qui entretien un déséquilibre comme le souligne Olivier Pickeu : « Plus longtemps tu restes en Ligue 2, plus ça sera dur d’en sortir. L’écart qui se créé avec la Ligue 1 s’agrandit. Terminer dans les deux premiers dans ces conditions, ça serait un exploit ».

 

Un effectif largement remanié

 

Si le début de saison des hommes de Stéphane Moulin est inconstant, c’est certainement parce que l’effectif caennais a été considérablement remanié durant l’intersaison. Surtout, l’entraîneur du SM Caen a perdu 2 éléments forts de son onze type du dernier exercice. Johann Lepenant a été transféré contre la coquette somme de 4.25 millions d’euros à l’OL tandis que l’attaquant Nuno Da Costa a filé à l’AJA.

 

Pour autant, Stéphane Moulin considère avoir un effectif « bien plus homogène » que lors de la dernière saison notamment grâce aux recrues (Brahimi, Thomas, Mbock…) et aux jeunes de la génération Gambardella. Aussi, il soulignait en début de saison l’immense travail déjà accompli : « Par rapport à 2020, il ne va rester que trois joueurs : Caleb (Zady Sery), Hugo (Vandermersch) et Benjamin (Jeannot). On a également changé 100% du staff technique, médical ».

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